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Story 3 minutes

Contrastes: la prochaine génération de l'alimentation des vaches laitières

Markus Rombach est chef de groupe suppléant du domaine Production animale chez AGRIDEA. Bruno Ottiger est maître agriculteur et expert en affouragement au centre de compétences agricoles d’Arenenberg. Ils discutent ensemble de la manière dont les solutions digitales peuvent améliorer la gestion de l’alimentation des vaches laitières.

Markus Rombach d'AGRIDEA et Bruno Ottiger (maître agriculteur et expert en affouragement) se rencontrent pour un entretien «Contrastes». Ils discutent ensemble de la manière dont les solutions digitales peuvent améliorer la gestion de l’alimentation des vaches laitières.

Quels sont les avantages et les risques d’une planification régulière de l’alimentation ?

Markus Rombach : Pour les avantages, planifier régulièrement est judicieux sur les plans économiques et écologiques et pour le bien-être des animaux. Quant aux risques, j’en vois dans les changements trop fréquents d’affouragement, car le microbiome de la panse doit s’adapter. La planification est particulièrement nécessaire en cas de changements importants dans l’affouragement (mise au pâturage, alimentation hivernale ou anomalies lors de l’épreuve de productivité laitière, EPL).
Bruno Ottiger : Je suis d’accord avec Markus. Cela n’a pas de sens de changer l’alimentation chaque semaine. Le plus important est de maintenir le milieu ruminal stable pendant plusieurs semaines, car la flore a besoin de 4 à 5 semaines pour s’habituer à une nouvelle ration. L’alimentation devrait être adaptée à chaque changement, sinon les ressources fourragères propres ne sont pas utilisées avec efficience. 

Comment les solutions digitales peuvent-elles améliorer l’alimentation des animaux ?

Markus Rombach : La mise en réseau des données existantes, par exemple celles de l’EPL, du lait de citerne ainsi que d’autres données relatives à la performance, permet d’automatiser en partie le calcul des rations.
Bruno Ottiger : Je pense à l’utilisation de données d’analyse issues directement de la machine de récolte : aujourd’hui, certains broyeurs d’herbe effectuent une analyse dès la coupe ; or les données de ce type permettent de mieux planifier l’alimentation. 

Quels sont les avantages des plans d’alimentation digitaux comme Rumiplan par rapport aux plans analogiques ou à l’intuition pure ? 

Markus Rombach : Permettant de gagner du temps, ils peuvent présenter de grands avantages tant en termes d’économie et d’écologie, que de bien-être animal. Selon les retours que nous avons reçus, les agriculteurs et agricultrices ont pu améliorer leur rendement grâce à l’utilisation de Rumiplan. 
Bruno Ottiger : L’optimisation automatique en pressant sur un bouton est sans doute le plus grand avantage. Certaines informations (p. ex. données du contrôle de performance laitière) sont déjà disponibles. Avec l’ancien plan analogique « FuPlan », on ne pouvait pas optimiser en direct, mais calculer sur papier si le résultat était correct. Avec Rumiplan, on s’appuie sur le système. Des informations sur la performance laitière de chaque animal sont disponibles chaque mois, des informations intéressantes. 

Rumiplan peut-il aussi donner des impulsions positives par rapport à la politique agricole actuelle, p. ex. pour la trajectoire de réduction ? 

Markus Rombach : Oui, bien sûr, l’affouragement étant le point de départ de l’apport en nutriments, il permet de mettre en œuvre la trajectoire de réduction s’il est adapté au niveau de la matière azotée (quantité et forme). Pour s’assurer que ce dernier est optimal et efficient, il faudrait le mettre régulièrement à jour à l’aide des données mises en réseau.
Bruno Ottiger : Je partage l’avis de Markus : avec la prise en compte des composants du lait, l’optimisation par Rumiplan permet de produire moins de déchets métaboliques (urée), profitant à l’agriculteur (avantages économiques) et aux animaux (meilleure santé grâce au métabolisme allégé). 

Que souhaitez-vous pour l’avenir ?

Bruno Ottiger : Nous parlons aujourd’hui de synchronisation de la panse, chaque aliment étant divisé en différentes fractions selon les protéines et l’énergie qu’il contient. Le plan d’alimentation 2,0 devrait aussi optimiser ces domaines. De manière générale, la mise en réseau digitale restera importante à l’avenir. Nous avons besoin d’aide pour tirer les bonnes conclusions de toutes ces données. 
Markus Rombach : Je souhaite que le système puisse apprendre de manière autonome afin de continuer à développer l’intelligence artificielle qui y est déjà intégrée.

Rumiplan

Le module Barto fournit la base de données pour une planification optimisée de l’affouragement. Cet outil innovant met en réseau des informations sur l’affouragement et les performances des animaux provenant de différentes sources et les reproduit dans une application pour les utilisateurs. Les agriculteurs·trices peuvent ainsi analyser plus facilement la planification de l’affouragement et l’optimiser plus rapidement, et ce, pour chaque animal.

Plus d'infos: www.barto.ch /fr/ rumiplan

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